Recréer l’espérance

Nous voilà au pied du mur.
Après les violences inacceptables, intolérables et injustifiables à Paris mais aussi dans plusieurs villes du pays, tous les regards sont désormais tournés vers notre Président qui doit prochainement s’exprimer.
Que dire si ce n’est que quelle que soit la communication qui sera faite, que ce soit sur la forme ou sur le fond, elle sera à coup sûr et encore une fois décriée par une multitude de commentateurs plus ou moins experts, ou plus ou moins partiaux.
Et pourtant, les dangers sont grands pour notre démocratie, pour notre république. Alors qu’il serait utile voire vital de se rassembler, il n’en sera assurément rien. Chaque « camp » attend avec une délectation répugnante une chute du pouvoir, aucun n’ayant digéré la défaite de 2017.
S’il ne faut donc rien attendre de ce côté, pour autant, faudrait-il ne rien faire, attendre simplement qu’un camp prenne le dessus, lequel ? et avec quelles conséquences ?
Non, s’y résoudre serait pire que tout.
Mais alors, quelle pourrait être la solution ? quel serait le remède miracle ?
Ne vous attendez pas à lire ici LA réponse. Restons humble.
N’est-il pas possible de lister quelques pistes dans ce sens ? cela est non seulement possible mais indispensable car une majorité de nos concitoyens, n’en déplaisent à certains orateurs du chaos, ne rêvent aucunement du « grand soir ». Si beaucoup sont sensibles aux (diverses) revendications des (multiples) Gilets Jaunes, c’est ce qui apparaît dans les sondages, ils ne sont pas prêts à sacrifier leur vie actuelle pour peu qu’on analyse finement ces dits sondages.
La condition première, et ceci est fondamental (il ne s’agit pas là de piste), consiste en l’organisation de cette mouvance Gilets Jaunes. Il ne peut être reproché à notre gouvernement de ne pas dialoguer à partir du moment où ce mouvement n’est même pas capable d’envoyer des interlocuteurs légitimes pour entamer ce dialogue. Organisation sous forme d’un parti politique (type « 5 étoiles » comme en Italie, chacun s’accorde à dire que les ressemblances sont troublantes), sous forme d’association ou de simple mouvement ? Peu importe, il leur appartient de décider mais vite.
Dès lors, des discussions peuvent démarrer, des négociations peuvent être ébauchées, un retour au calme peut alors être envisagé.
Ce conflit démontre, s’il le fallait encore, l’éloignement grandissant, même s’il ne date pas d’hier, entre (toutes) les sphères de pouvoir et les citoyens. C’est pourquoi, il faut impérativement et concrètement créer des instances d’échanges entre les pouvoirs, les corps intermédiaires etsurtout les citoyens. Assemblées citoyennes, états généraux, conférences citoyennes, le nom et la forme restent à définir mais la priorité doit être de limiter la solennité de ces instances afin que tout citoyen puisse s’y exprimer en toute simplicité.
Une fois ces instances mises en place, nous devons également au réfléchir à un fonctionnement plus direct de notre démocratie, par des consultations régulières dont la forme est à définir (l’exemple de nos amis suisses doit être pris en considération). Ce fonctionnement plus participatif ne peut être éludé au risque que ces instances citoyennes de discussions n’exacerbent encore plus le sentiment d’absence d’écoute dans les faits.
Nous devons dépoussiérer, aérer, revitaliser notre démocratie, lui redonner de l’humanité.
Afin d’alimenter le débat de ces instances, il semble plus que souhaitable que les médias publics et notamment les grandes chaînes télé publiques participent à l’éducation politique de nos concitoyens. Des débats aux grandes heures d’écoute doivent être organisés sur les grands sujets de société le plus régulièrement possible. Ces débats doivent être à l’image de ces instances et donc inclure des citoyens aux côtés des experts du domaine.
Si tout cela est mis en place, alors nous pourrons nous attaquer de façon apaisée, constructive, et partagée, aux problèmes légitimes posées par le mouvement des Gilets Jaunes et pas seulement.
La compréhension de notre système « Impôts-taxes/services-aides » nous le demande. Sa transformation en profondeur le nécessite. L’exigence d’efficacité et d’efficience nous y oblige.
Pour recréer l’espérance.
« Si j’ai décidé de défier les règles de la vie politique, c’est que je ne les ai jamais acceptées. Je crois profondément dans la démocratie et la vitalité du rapport au peuple. Mais je veux retrouver ce qui fait la richesse de l’échange direct avec les Français, en écoutant leurs colères, en considérant leurs attentes, en parlant à l’intelligence. C’est là le choix que j’ai fait. C’est bien mon ambition que de m’adresser directement à mes concitoyens et de les inviter à s’engager à leur tour. » Emmanuel Macron, Révolution.
Mes respects les plus sincères à nos Forces de l’Ordre qui font actuellement face à ces violences avec un grand professionnalisme au risque de leur vie, violence dont la Justice doit se saisir avec la plus grande fermeté. A notre République.
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